4ème partie (fin)
Résumé des épisodes précédents : Lola est seule avec ses deux garçons depuis que son mari l’a quittée. Elle finit par rencontrer Gabriel qui se montre doux avec elle et se projette dans l’avenir. Alors qu’ils viennent de s’installer ensemble, il lui révèle la vérité : il est toujours en relation avec une autre femme, il a acheté une maison avec elle et il envisage de laisser Lola pour retourner à ses côtés. Lola s’en relèvera-t-elle ?
*
— Maman, c’est Lola.
Dans sa voix, on sent tout le poids des derniers jours passés à espérer.
— Maman, c’est fini, on se sépare, il retourne avec l’autre. Il va vivre avec elle, il veut avoir des enfants… Maman, c’est horrible ! Pourquoi est-ce qu’il m’a fait ça ? Je l’aime ! Il dit qu’il m’aime encore mais qu’il préfère retourner avec elle. C’est insupportable, je souffre. J’ai mal, maman !
Autour de Lola, tout s’écroule, tout s’effondre, l’apocalypse est de retour, tout a un goût de fin du monde, tout est amer, tout est douleur. Jamais elle ne pourra se relever. Elle est au bord du précipice, cet abîme qu’elle connaît. Gabriel vient de l’y pousser à coups de mensonges, de promesses, d’inconscience. Lola doit tout recommencer !
Grand seigneur, il l’aide à s’installer dans un petit appartement, avec les deux garçons. Il paye la caution, histoire de racheter sa conduite déplorable sans parvenir à voir que Lola est échouée, quelque part dans une vie, prisonnière d’une existence fracassée. Elle a croisé la route d’un monstre et ce monstre s’est bien amusé.
Elle se sent détruite, salie, souillée, transparente, indésirable. Et si l’abîme l’attendait. Tout dans sa vie la ramène sans cesse à ce vide. Et si c’était sa destinée. Comment croire en des lendemains meilleurs ? Comment croire qu’un autre pourrait la désirer ? Comment ne pas devenir méfiante à l’excès ?
Gabriel portait un masque. Gabriel venait de l’ôter.
*
Quatre ans plus tard.
— Au revoir madame, à bientôt !
Lola sort d’un laboratoire lyonnais. Ses deux garçons sont à ses côtés. Elle s’apprête à monter dans sa voiture quand un homme l’interpelle.
— Veuillez m’excuser madame, vous partez ? Je tourne depuis 20 minutes sans parvenir à trouver une place pour me garer.
Lola lève les yeux et répond :
— Oui, je m’en vais !
L’homme, arrêté en double file, sort de son véhicule, lentement. Hésitant, il s’avance vers elle.
— Lola ? Lola, c’est toi.
La jeune femme s’apprête à claquer les portières arrières de son véhicule. Elle vient de vérifier que les garçons ont correctement bouclé leurs ceintures de sécurité. Elle relève la tête et dévisage l’individu.
— Gabriel ?
— Oui, c’est moi. Tu es ravissante ! Comment vas-tu ?
Elle aurait pu lui répondre avec la gentillesse qui la caractérisait, mais soudain, le coup de poignard qu’il lui avait asséné le dernier soir lui revient en mémoire. Toute la souffrance passée rejaillit : toutes les années de galères quand il est parti, les fins de mois difficiles le temps de réactiver les allocations supprimées lorsqu’elle était avec lui, les week-ends seule, le concert dont ils avaient réservé les places auquel elle était allée avec une amie, toute la solitude des nuits froides dans un lit vide…
— Parce que ça t’intéresse ? fit-elle sarcastique.
— Bien sûr, répond-t-il sûr de lui. Je suis si heureux de te retrouver !
Lola n’a qu’une seule envie : partir et s’éloigner de lui. Pourtant, la curiosité la pousse à lui parler :
— Elle va bien ?
— Qui ? demande-t-il étonné.
— Ne fais pas l’idiot, tu m’as très bien comprise. Celle pour qui tu m’as lâchement et brutalement abandonnée avec mes fils après m’avoir juré que tu m’aimais.
Il glisse ses mains dans ses poches et baisse la tête.
— On est séparés.
Lola jubile. Elle sent, du plus profond d’elle-même, une douce chaleur monter et l’envahir.
— Ah, tu l’as plaquée elle aussi, pour une autre peut-être.
— Non, elle m’a trompé, je suis parti et après je t’ai cherché. Je suis si heureux de te revoir ! Et toi, qu’est-ce que tu fais ?
— Eh bien, comme tu peux le voir, je m’apprête à entrer dans ma voiture, à démarrer et à partir.
Elle lui tourne le dos pour se glisser à l’intérieur de son véhicule. À travers les vitres, les deux garçons ont reconnu Gabriel. Même si, pour les épargner, Lola ne leur a jamais dit la vérité, ils sentent qu’ils doivent se tenir à l’écart de la partie engagée sur le trottoir.
— Mais on vient juste de se retrouver ! Dis-moi ce que tu deviens. On pourrait peut-être aller boire quelque chose ? Je ne veux pas te perdre à nouveau. Tu m’as tant manqué Lola. Si tu savais !
Le regard de la jeune femme, éteint pendant de longues années, se pare soudain d’une nouvelle lueur. Ses yeux semblent pétiller. Ce n’est pas une discussion entre cet homme et elle, c’est un combat qui est engagé. Elle compte bien le gagner.
— Alors écoute-moi bien : boire quelque chose avec moi, fais-le dans tes rêves, dans ton grand lit où tu resteras probablement seul pendant de très nombreuses années. Quant au fait de me perdre, mais mon pauvre Gabriel, tu m’as définitivement perdue il y a quatre ans. C’est irrévocable. Lorsque j’étais enfant, je ne croyais pas que les monstres pouvaient exister. Grâce à toi j’y crois maintenant mais l’avantage c’est que je suis prête à les affronter.
— Mais Lola, souviens-toi, nous parlions d’avoir un enfant tous les deux ! intervient-il éberlué.
— Justement, regarde donc où je suis garée : « Laboratoire d’Analyses Médicales ». Je viens de découvrir mes résultats. Ils sont positifs. Je vais avoir un bébé dans environ 8 mois et pour mon plus grand bonheur, il n’est pas de toi. Mon compagnon va très bien et je vais lui annoncer la nouvelle. Ce soir, lui, les garçons et moi, nous allons fêter la nouvelle. Quant à toi Gabriel je ne sais pas ce que tu deviendras et je m’en moque totalement. Tu vois, je parle comme toi à présent car j’ai beau te regarder, tu ne m’inspires que cette phrase que tu répétais sans cesse : je ne sais pas. Eh bien moi, je sais désormais où aller, qui aimer et qui m’aime. Dans ton cas, c’est désespéré !
— Lola, tu ne peux pas me laisser ! Donne-moi la main, nous sommes faits l’un pour l’autre, je te jure que…
Lola s’installe au volant de sa voiture, met le contact, le regarde, lui adresse un de ses plus beaux sourire et disparaît. Gabriel reste bouche bée sur le trottoir. Il vient de recevoir le coup de grâce. Il fait demi-tour pour regagner son véhicule et se garer. Mais lorsqu’il se retourne, la place qu’il convoitait est occupée.
Il faut toujours garder un oeil derrière soi. Quelqu’un peut vouloir prendre votre place sans que vous vous en doutiez !
***
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4) le début d’une nouvelle histoire à suspense, qui s’inscrira davantage que « Donne-moi la main » dans la veine de ce que j’écris d’habitude : mystère, suspense et fin surprenante.
MERCI POUR VOTRE FIDELITE
AUDREY DEGAL
2 février 2017 à 21 h 36 min
Une fin, comme mérite souvent les individus comme ce pauvre Gabriel, qui s’est brûlé les ailes à papillonner d’une fleur à l’autre…
Merci Audrey pour ce petit roman … 😉
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2 février 2017 à 21 h 41 min
Merci à toi fidèle lectrice à la voix enchanteresque. Amitiés.
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21 février 2017 à 19 h 53 min
Une fin très très surprenante…je ne m’y attendais pas du tout… Finalement notre héroïne a eu bien raison de refaire sa vie…Bizarre ce Gabriel tout de même ! Merci pour cette histoire Audrey ! 😆😄
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21 février 2017 à 21 h 45 min
Ce Gabriel existe pourtant, sous un autre nom. La réalité rattrape pâmoison la fiction. Amitiés Cécile.
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23 février 2017 à 19 h 14 min
De plus en plus surprenant et effrayant… amitiés ma chère Audrey 💛
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